Du 20 au 22 mars 2019, s’est tenu à Beyrouth un atelier technique de formation et de partage sur les indicateurs d’efficacité énergétique et des énergies renouvelables en Méditerranée rassemblant une vingtaine de participants du Liban, du Maroc, de l’Algérie et de Tunisie,. Organisé par l’ALMEE et l’ADEME et co-animé par l’ADEME et ENERDATA, cet atelier technique a permis d’aborder la méthodologie de collecte des données permettant le calcul d’indicateurs fiables et comparables mesurant les principaux indicateurs sectoriels (résidentiel, industrie, tertiaire, etc) d’efficacité énergétique dans les pays.
Un processus d’actualisation des indicateurs engagé
Cet atelier technique s’inscrit dans le cadre de l’activité A.12 de la composante d’appui aux politiques publiques en matière d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables en Méditerranée du projet meetMED, financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par MEDENER et le RCREEE. En appui aux agences nationales, cette activité s’inscrit dans le prolongement d’un précédent projet, MED-IEE1, qui avait permis entre 2010 et 2013 de réaliser un travail de développement et de compilation des indicateurs d’efficacité énergétique dans 4 pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (Maroc Algérie, Liban, Tunisie) de 1990 à 2010, permettant d’avoir des données fiables et comparables sur les tendances de l’efficacité énergétique. Cette activité vise à actualiser pour les périodes 2010-2017 ces indicateurs et à s’adapter aux nouvelles attentes de chacun des pays cibles.
Un atelier de formation, d’échange et de partage
Ce premier atelier permettait donc d’introduire ces nouveaux objectifs, de présenter la démarche méthodologique actualisée, s’inspirant des méthodologies européennes (projet Odyssee-Mure) ainsi que le nouveau fichier de collecte de données, intitulé MED’OBSERVEER. Cette méthodologie dite Bottom-up se fonde sur une approche foncièrement technico-économique permettant de mesurer dans chacun des secteurs des indicateurs d’efficacité énergétique qui permettent de suivre les progrès réalisés et l’atteinte d’objectifs macro définis dans le cadre des Contributions Nationales Déterminées de l’Accord de Paris. Cette déclinaison d’indicateurs sectoriels est un outil d’aide à la décision de premier ordre pour ajuster les politiques publiques, expliquer les tendances et prioriser les secteurs d’intervention. Cet atelier a également permis d’engager des échanges entre les pays sur leurs attentes, leurs difficultés et leurs besoins. En effet, les défis rencontrés sont de plusieurs natures, qu’il s’agisse de l’absence d’enquêtes spécifiques de consommations énergétiques dans certains secteurs, de la diversité des structures économiques propres à chaque pays ou d’une difficulté d’accès à certaines données. Certaines bonnes pratiques peuvent être mises en exergue comme les enquêtes quinquennales régulières de consommation dans le résidentiel de la STEG en Tunisie ou les publications annuelles réalisées par l’APRUE, l’agence algérienne, à partir des bilans énergétiques annuels. Cependant, les obstacles sont encore nombreux pour collecter de manière fine et pérenne les indicateurs permettant pourtant de suivre les politiques publiques d’efficacité énergétique. Gageons que cette démarche permettra de poser les premiers jalons de dispositifs harmonisés de suivi.
Perspectives
Cet atelier est donc une première étape qui lance la collecte des données dans les pays cibles. Un second atelier sur l’interprétation des données collectées permettra dans les prochains mois de faire le bilan de la collecte des données et d’analyser les tendances actualisées des indicateurs. En parallèle, un travail d’identification sera mené dans trois pays anglophones de la région (Egypte, Jordanie et Palestine) de manière à étudier la faisabilité de dispositifs similaires dans ces pays.